viernes, 21 de noviembre de 2008

Tanzanie, premier voyage: Le Kilimanjaro

Comme vous le savez, au mois d'aout 2008, j'ai decide de gravir le Mont Kilimanjaro, la plus haute montagne d'Afrique, qui culmine a 5895 m.

Je suis alle en Tanzanie avec Pilu, mais, elle n'a pas realise l'ascension et m'a rejoint lorsque je suis redescendu. Nous avons donc realise le voyage aller separement.

Apres avoir fait escale a Amsterdam et Nairobi, je suis monte dans un troisieme avion pour aller jusqu'a l'aeroport de Kilimanjaro. Il etait fort tot et j'etais assez fatigue. Dans l'avion, j'avais du mal a rester eveille, mais je voulais voir le paysage et quel paysage...

Premiere vision du volcan, "Super, il y a encore des neiges eternelles!"

Arrive a l'aeroport, une voiture m'attendait pour me conduire a l'hotel ou je devais rencontrer mon guide pour l'ascension qui commencerait le lendemain. La, premiere surprise, j’essaie de monter dans la voiture et je me retrouve du cote du conducteur. Ben oui, en Tanzanie, ils conduisent a gauche!


Une fois arrive a Moshi, je prends mes jumelles et vais faire une petite balade autour de l'hotel, histoire de voir quel genre de betes a plumes vivent dans ces contrees. Je me rends vite compte qu'il est difficile de faire deux pas sans que pleins de gosses s'approchent et te demandent soit un bic, de l'argent, mes jumelles (sont fous ces gosses!) et meme mon livre d'identification des oiseaux du coin!!

Tout pres de l'hotel, folie, pleins d'oiseaux et tous inconnus! Patience, observer, chercher dans le bouquin et identifier... Aigrettes, hornbill, martin pecheur, coucou, toutes sortes de passereaux,...


De retour a l'hôtel, briefing avec le guide: matériel a prendre, etc... Ensuite, premiere vision du volcan depuis le sol! Normalement, il est pratiquement toujours dans les nuages.

Le lendemain, depart tot le matin et arrivee a la porte Machame, route que j'allais realiser. Au total, il y en a 6 differentes et la plus connue est la Marangu (route Coca-Cola), avec logement dans des cabanes. Celle que je vais faire dure un jour de plus et on dort sous tente.


La, les porteurs et le guide preparent les sacs. Il faut dire que durant l'ascension, je ne porte que le strict necessaire pour la journee. Le reste, ce sont les porteurs qui le chargent.



Personnellement, ça ne me plait pas plus que ça. Tout d'abord parce que je suis habitue a porter tout moi-meme, ensuite pour l'impression un brin "coloniale" de l'histoire.

Le guide me presente a mon "equipe". Au total, 3 porteurs, 1 cuisinier, 1 serveur (si, si, ce n'est pas une blague!) et le guide lui-meme. Bref, 6 "negres" a mon service. Je le dis de cette maniere parce que c'est un peu l'impression que ça donne! Mais je pense aussi que, de cette maniere, cela donne du boulot aux gens du coin et je crois que c'est important. Mais bon, le serveur, franchement, c'est de l'abus, hein!! Et je m’en serais bien passe!

Apres les formalites pour pouvoir entrer dans le parc national (un peu plus d’une heure, c’est l’Afrique, «pole-pole»), je commence avec un porteur la premiere etape.
Comme je l’ai déjà dit, au total, ce sont 6 jours de route, mais, moi, j’en ferai un de plus pour m’acclimater a l’altitude. Le programme est donc le suivant :

· Jour 1 : Machame Gate (1800 m) au refuge Machame Hut (3000 m)
· Jour 2 : Machame Hut a Shira Hut (3658 m)
· Jour 3: Shira Hut a Barranco Hut (3860 m)
· Jour 4: Barranco Hut a Karanga Hut (4200 m)
· Jour 5: Karanga Hut a Barafu Hut (4600 m)
· Jour 6 : Barafu Hut au sommet du Kili (5895 m) et descente a Mweka (3100 m)
· Jour 7 : Mweka a Moshi
Donc, la premiere etape est de 1200 metres de dénivelé. La premiere partie dans la foret tropicale humide. Je suis fort etonne, il fait beau et il n’y a pratiquement pas de mouvement (oiseaux, insectes,…). Compare avec le Costa Rica, c’est le desert !! Mais c’est magnifique et, en plus, apres peu de temps, je me retrouve tout seul avec le porteur : SUPER !! Calme absolu.


Mais rapidement, je me fais rattraper par mes porteurs et mon guide avec qui je continuerai jusqu’au bout.

Apres la foret humide, la vegetation change et apparaissent les bruyeres arborescentes.

Lorsque j’arrive au campement, la tente est montee, le the et le pop-corn m’attendent ! Et ils sont déjà en train de cuisiner pour le souper. Ensuite, mon « serveur » m’amene une bassine d’eau chaude et du savon pour me laver.


L’etape m’a vraiment paru facile physiquement et j’en suis assez etonne. Ce sont quand meme 1200 metres et a une altitude déjà elevee. C’est vrai aussi que je ne porte pratiquement pas de poids.

Vu que l’ascension a dure environ 4 heures, j’ai largement le temps de profiter de mon temps libre et d’observer l’avifaune du coin. La plus grosse surprise, c’est le gypaete qui a survole le campement. Malheureusement, il fait nuit tres tot, vers 18h.

Mais avant, les nuages s'en vont et laisse place au Kilimanjaro!

Souper dans ma tente, tout seul, vu que le serveur m’installe une espece de tapis avec couvert, serviette, etc. Apres avoir mange, je me suis incruste dans la tente-cuisine, histoire de discuter un peu avec mon equipe. Tout ça en anglais, quand ils ne parlaient pas Swahili (langue officielle).

Le lendemain, petit dejeuner ! Et quel petit dejeuner !! Tout d’abord, du porridge bien chaud et bien sucre. Ensuite, du the avec des tartines, de la confiture et du miel. Et, pour terminer (mais je ne l’ai pas mange), un œuf sur le plat avec saucisse, tomate et concombre ! Apres cela, je discute un brin avec le guide et lui dis que l’œuf et la saucisse, il vaut mieux l’oublier pour les jours suivants. Mais rien a faire, j’y aurai droit tous les jours, meme si je ne le mange pas.

Je fais mon sac et demonte la tente. C’est le seul jour ou je l’ai fait, vu que c’est « leur travail » et que le gars semblait un rien gene! J’endosse mon « gros sac » avec l’eau, le pic-nic et les vetements pour la journee, et on commence la journee a travers d’un fouillis de bruyeres arborescentes.

Le Mont Meru et la mer de nuage

Mon guide.Et le Mont Kili! Encore loin, mais ce n'est que le deuxieme jour.

C’est incroyable de voir la quantite de gens qu’il y a !

Il y avait environ une trentaine de « touristes ». A raison de trois porteurs par personne, d’un guide par groupe, d’un cuisinier par groupe, j’estime qu’il y avait de 150 a 200 personnes ! Et bien sur, tout le monde commence plus ou moins a la meme heure. Ce qui nous donne une espece de procession sur l’etroit chemin.

A un endroit, il y a une grosse pierre d’où on a une superbe vue. Et bien, il était pratiquement impossible de se deplacer, vu qu’il y avait une bonne vingtaine de personnes !


Et puis, hop, les porteurs me depassent avec leurs 20 kg sur la tete ! Incroyable ! Ben oui, ils doivent arriver avant moi, histoire de m’installer la tente, faire le the, le pop-corn et me chauffer l’eau pour que je puisse me laver !!! Quel luxe !


Apres un certain moment, la vegetation change de nouveau et on se retrouve dans une espece de lande a vegetation dispersee, il y a toujours de la bruyere, mais les plants sont assez rachitiques.



On redescend ensuite sur le campement. La, les bruyeres sont de nouveau arborescentes.

Et les quelques oiseaux qui se trouvent a cette altitude sont assez confiants. Surtout les corbeaux qui hesitent tout de meme a rentrer dans ma tente.

A cette altitude, je n’ai pu observer que 6 especes d’oiseaux !

Quelques photos depuis le campement.


Et le plus important, la toilette!!! Les porteurs avaient la sale habitude de pisser depuis l'exterieur en "visant" le trou... Sans commentaires!


Le lendemain, on va monter jusqu'à la Lava Tower, a environ 4200 metres (selon mon programme, on aurait du aller jusqu’au Arrow Glacier (4876 m), mais on ne l’a pas fait et je m’en suis rendu compte en revenant en Espagne !) pour ensuite redescendre vers Barranco Hut. Je dois avouer que j’ai ressenti le premier symptome du mal d’altitude a la Lava Tower : un leger mal de tete.

Les paysages sont devenus pratiquement lunaires au fur et a mesure qu’on monte. On se retrouve dans le desert alpin.

La Lava Tower, dans les nuages.


La descente a été spectaculaire, dans la puree de pois, seul avec le guide. Le sol était totalement modele par le gel (gelifraction).


Et ensuite, on se retrouve dans une espece de foret prehistorique de seneçons geants ! Magnifique !!!




A l’arrivee au campement, il commence a pleuvoir un peu et tout est completement bouche ! Heureusement, j’avais pris un livre. Apres un certain temps, le temps se degage et le paysage est vraiment grandiose ! De meme que le coucher de soleil.


Le lendemain, nouvelle ascension avec un mur pour commencer, mais pas trop long. Avec un petit sac, facile, mais quand j’observe les porteurs avec leur charge en equilibre sur leur tete, je me demande souvent comment il n’y a pas plus d’accidents !

Arrive en haut, ça y est, le mastodonte est la !!



Encore faudra-t-il le contourner, mais quelle vision !

Mais une vision fugace, car le brouillard arrive et ne nous quittera plus jusqu’au lendemain matin !

Je ferai halte et dormirai au Karanga Hut, alors que la plupart des gens continue jusqu’au campement suivant. C’est ma nuit d’acclimatation.

Heureusement que, le lendemain matin, le ciel était degager et qu’il n’y avait pas de brouillard.


Comme d’habitude, bassine d’eau et petit dejeuner, mais cette fois, avec une vue imprenable !



Et lente ascension jusqu’au Barafu Hut, dernier campement avant l’attaque finale.




En chemin, je rencontre des Espagnols qui avaient fait l’ascension la nuit meme. Je dois avouer qu’ils m’ont un peu fait peur, surtout en ce qui concerne la temperature : « Surtout, mets bien toutes les couches que tu as, il fait tres froid, on a cru mourir, etc. ».

A Barafu Hut, je me retrouve avec un couple d’Italiens qui avaient fait toute l’ascension avec moi, sauf la derniere nuit. La fille est arrive en haut, mais son mari a du redescendre a la moitie, a cause du mal d’altitude. Ça promet !

Je retrouve ma tente et m’installe. Malheureusement, le temps n’accompagne pas et il y a de nouveau du brouillard et il se met a pleuvoir !

De toute manière, il faut que je me repose, vu qu’on commencera a monter vers minuit. Mais je dois avouer que je suis trop excite pour dormir. Je suis un peu stresse, je pense au polard que je n’ai pas pris, au mal d’altitude. En fait, j’ai surtout peur du froid, pour les mains et les pieds plus que pour le reste.

De temps a autre, il y a de courtes eclaircies qui laissent apparaitre le Mont Mwenzi, magnifique.

A ce campement, je ferai egalement ma meilleure observation de gypaete. Pose a moins de 50 metres, magnifique !
Et le soir, le coucher de soleil a été grandiose, avec le Mont Meru dans le fond !


Vers 23h30, mon serveur vient me reveiller avec des biscuits et du the chaud. Il me prepare egalement l’eau pour le camel bag. Cette fois-ci, elle sera bien chaude, pour tenter d’eviter qu’elle ne gele !

A 00h30, on y va ! On part pratiquement les derniers. Le ciel est super degage, pas un nuage, pas de vent, conditions ideales ! Et ça va, pas trop froid.

Sur la montagne, on voit tous les petits points lumineux qui correspondent aux frontales des gens. DIDJAP, y en qui sont déjà vachement haut, et je n’ai pas encore commence !

Finalement, meme en essayant d’aller lentement, on rattrape petit a petit tout le monde.

Mon guide me dit d’aller lentement, ce que je fais ou crois faire ! A environ une centaine de metre de Stella Point (5745 m), je commence a me sentir bizarre. Je m’arrete et me repose un peu. En fait, je commence a avoir des vertiges. Je ne me sens pas mal, mais j’ai la sensation de perdre un peu le contrôle de moi-meme.

A Stella Point, je m’assied et me repose de nouveau. Je mets mon deuxieme polard, commence a faire frais par ici. Mais mon guide ne me laisse pas plus de 5 minutes de repit. Il faut dire que la temperature n’invite pas a rester immobile tres longtemps. Je me leve et la, boum, je dois me rasseoir ! Je perds l’equilibre !

Merde alors ! Je me releve et commence a marche « pole pole », mais je perds rapidement l’equilibre et tombre a quatre pattes ! Je n’arrive pas a maintenir l’equilibre. Je ne me sens pas mal, ne ressens aucune douleur, simplement, je suis comme « bourre » !!

Mon guide me prends alors par la main et me guide (eh oui, c’est son boulot) jusqu’au sommet, entre la glace. Je n’en profite pas du tout, je suis comme sur un nuage, comme dans un reve, ce n’est pas moi qui suis la !

Les derniers 150 metres de denivele me sembleront tres rapides, au contraire de ce qu’on pourrait penser.

Arrivee au sommet a 5h30. Pff, on a été vraiment vite ! Normalement, l’ascension se fait en minimun 6h30 !

La, je vous laisse les photos et a vous de juger mon etat !






Et, bien sur, les photos de rigueur du sommet! Malheureusement, vu l'heure a laquelle nous sommes arrives, il n'y a pas de photos du paysage, du cratere...


Je suis incapable de prendre l’appaphot!

Le pire de tout, il reste la descente !!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Et quelle descente, elle sera des plus penibles dont je me souvienne. Je suis vraiment ereinte, a chaque pas, j’ai envie de m’asseoir et de dormir. Franchement, on m’aurait installe une tente la, je dormais !!! Mais le guide ne me laissera pas de repit et m’obligera a me relever et a continuer !
Durant la descente, je verrai quand meme le glacier et le lever de soleil sur le Mont Mwenzi.

Finalement, j’arriverai au campement vers 9h du matin. J’ai un mal de tete incroyable, je prends un paracetamol, me mets dans mon sac de couchage et dors une heure.

Apres quoi, je me sentirai franchement mieux. J’ai presqu’envie de remonter pour voir le paysage. Mais non, maintenant, il faut descendre jusqu’au Mweka Hut, a 3100 metres. Sur la journee, cela fera un denivele de descente de pres de 2800 m !!

Un dernier regard un peu amer au colosse ! Une prochaine fois ? Non, je ne crois pas, il y a tant d’endroit a voir dans le monde que revenir sera difficile.

La descente se fait sans encombre, mais est un peu longue et, en plus, il n’y a pas grand mouvement de bestioles. Mais les paysages restent magnifiques.

Au campement, repos et repas bien merite, petite balade dans les environs et dodo.

L'equipe au complet.




Le lendemain, il ne reste plus qu’a redescendre jusqu'à la Mweka Gate a travers de la foret tropicale humide et dans le brouillard. Mais cela donne un aspect fantasmagorique incroyable. Et il y a vachement plus d’oiseaux ! Et mes premieres fourmis !


A Mweka Gate m’attend un jus de fruit et une madelaine. Ensuite, remise du diplôme, si, si, avec l’heure d’arrivee et tout et tout.

On monte dans le bus et retour a l’hotel ou m’attend Pilu et une bonne biere!



La suite du voyage dans un autre chapitre !